Le référendum de la gabegie

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« L’opposition démocratique citoyenne, républicaine, totalisant 4 259 430 de voix abstentionnistes et de ‘’non’’ (chiffre évidemment officiel ‘’façonné’’) au référendum de la gabegie, demeure puissante plus que jamais. »

Malgré que Bouteflika a cartooné en un tour de magie : manipulation des chiffres et des citoyens abandonnés à leur détresse, lesquels n’aspirent qu’à vivre la paix inscrite dans la sagesse ancestrale, les abstentionnistes au nombre de 3 878 303 et le ‘’non’’ des votants estimé à 381 127 (qu’il faut multiplier par 3 ou 5 pour rester dans les normes non officielles), au total 4 259 430 de voix, l’opposition démocratique demeure puissante plus que jamais. En plus clair, cette opposition a pour ancrage la Kabylie avec le taux de participation des plus faibles, soit 11, 53 % à Bgayeth, 11,51 % à Tizi Ouzou et avec 35, 91 % taux de participation à l’étranger.

 

Cette opposition toutes tendances confondues : partis politiques (FFS, RCD, MDS, MAK…), Aârchs, Ligue des droits de l’homme, Amnesty international, associations des victimes de terrorisme… dont ses militants tabassés, appréhendés par la police politique, interdits à l’expression, portent haut le non à l’abdication à l’ordre islamiste, sous couvert de l’appareil d’état confisqué en 1992 par un putsch.

La cuisine de Zerhouni

Tout est cuisiné dans les bureaux informatiques du ministère de l’intérieur pour que les résultas du référendum du 29 septembre atteigne 97, 36 % de oui sur un taux de participation de 79, 76 %. Réconforté dans ses résultats mensongers, Bouteflika est remis à l’ordre par les Etats-Unis : « Il aurait été important que tous les points de vue sur la question vitale de la réconciliation s’expriment publiquement. »

Je l’ai dit dans un article précèdent, intitulé : ‘’Quand Bouteflika congédie la laïcité et Enrico Macias’’ mis en ligne sur Kabyle.Com le 21/09/2005 : «  Lorsque le 1er magistrat d’une nation aux antipodes du développement culturel, du progrès social, de la conscientisation de ses citoyens. Où l’illettrisme est en hausse, ses cadres techniques, intellectuels… s’ils ne sont pas sous terre sont pourchassés. Ses journalistes, enseignants, étudiants, et ses chefs d’entreprises placés sous les verrous. Le restant désespéré, est recyclé dans les services de l’état. Il ne fera que palabrer avec aisance, pour faire adopter sa charte de paix et de réconciliation « une amnistie générale déguisée. »

La gloire des régimes absolutistes

C’est ce qui est arrivé en Algérie ne relève pas du secret de polichinelle, après que tous ont ridiculisé Saddam Hossein, Ben Ali, Hafez Asad et les régimes dictatoriaux, tels la Corée du Nord et Cuba qui jouent au saute-mouton avec l’algèbre. Le despotisme fait son école en Algérie haut la main. Il y a eu lieu d’un plébiscite d’une charte présidentielle pro islamique, amnistiante, inaugurée par un énergumène schizophrène déclaré amazighophobe, anti démocratique.

Si les 3 878 303 sur les 18 313 594 inscrits (officiellement) ne se sont pas exprimés, c’est-à-dire des absentions. Et parmi les votants qui ont voté ‘’non’’ soit 381 127 (un taux national de 2, 64 %, officiellement). Si ces chiffres s’avèrent vrais (on ne le saur jamais !), je saluerai de tout coeur celles ou ceux qui ont respecté le boycottage et celle ou ceux qui se sont rendues par contrainte et pour diverses raisons pour dire non à la supercherie d’état. Si ce chiffre 4 259 430 totalisant le nombre d’abstentionnistes en plus de ‘’non’’, s’avère vrai, la démocratie a encore du chemin à faire. 15 années après le processus démocratique initié par Chadli Bendjedid au lendemain du massacre du 5 octobre 1988 n’ont pas suffi pour un basic démocratique. Que du temps perdu !

Cependant, le cercle présidentiel élabore des chartes pour faire descendre les sanguinaires de leurs tanières des montagnes, ou les faire sortir des caves ou des égouts des quartiers populaires des grandes agglomérations. On sonne le clairon pour que les exilés condamnés par contumace reviennent dans leur chère patrie ‘’Bouteflikaland’’. Mais que fait-on des journalistes à l’instar de Mohamed Benchicou, emprisonnée faute d’avoir écrit l’ouvrage ‘’ Bouteflika : une imposture algérienne’’, des jeunes cadres mis sous les verrous, faute de n’avoir pas cautionné la mauvaise gestion de leurs supérieurs ?

Sécessionnisme kabyle selon Ouyahia ?

On apprend une seule leçon de ce scrutin jugé par le cercle de décideurs ‘’de la paix et de la réconciliation’’, c’est par les mots sibyllins tirés à boulets rouges sur l’identité linguistique berbère : la négation de la langue berbère au niveau officiel, la laïcité délogée, le droit à l’expression pénalisé, les démocrates que Bouteflika brille par son arrogance et ses propos haineux. On assiste au retour de la langue de bois, au monolithisme multiforme, aux aboiements ravageurs… Ce chef d’état couronné par la fraudes désigne en bloc un seul mouvement politique ‘’territorialisé’’ qui l’affronte dans ses contreforts idéologiques islamistes, c’est ‘’la Kabylie’’ dans sa grandeur et les démocrates fidèles à leurs convictions, atomisés sur l’ensemble du territoire national. En plus, maintenant sur la carte du terrorisme, selon le boucher de la Kabylie, de triste mémoire, Zerhouni, ministre de l’intérieur, les islamistes radicaux sévissent dans les cimes des montagnes de la Kabylie. Une manière de rajouter de l’huile sur le feu.

Tout est désigné pour dresser la totalité du pays contre cette région frondeuse, jugée différente, autonomiste, courageuse, acquise à l’ouverture démocratique. Ce qui fait, ce n’est pas par hasard que le chef d’état a ‘’missionné’’ son chef de gouvernement en la qualité d’Ouyahia, le kabyle des services loyaux, pour négocier un plan de paix avec les aârchs, comme il l’avait fait auparavant avec le mouvement Azaouad (berbères touaregs voulant une autonomie). La région kabyle, qui revêt une contestation globale, touche également toute l’Algérie, vu le nombre d’émeutes dans le Mzab, les Aurès, L’Oranie, le Constantinois, le Hoggar….

Les mois ou les années à venir seront peu favorable à une démocratie pluraliste, à l’intégration de toutes les sensibilités nationales dans le concert de la modernité, et de la jouissance de tous les droits des citoyens. Je me pose la question, à quand la réconciliation avec notre identité millénaire ?

Nacer Boudjou,  01/10/2005

Publié dans Politique

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D
<br /> Blogs are so informative where we get lots of information on any topic. Nice job keep it up!!<br /> <br /> <br />
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